mardi 10 mai 2016

Inachevé 013: Incompris

Ce que l'on dit de toi lorsque tu n'es plus là, c'est pour remplir le vide.


Dix mètres sous terre, c'est un nouvel écosystème. Enterré, mais pourtant si haut dans le ciel.


La seule façon raisonnable de rejoindre mars, c'est de s'enterrer vivant jusqu'au centre de la terre.


La mort d'une anomalie rétabli un peu la paix dans le monde. Il y a ceux qui diront que les silhouettes ne représentent que le faux enraciné dans le cœur du poète.


Que fait le poète à part se plaindre à longueur de journée?


Tu as atteint l'ouverture d'esprit nécessaire pour te contredire à haute voix, mentir et dire la vérité comme les deux facettes d'une même réalité difforme, déformable.


J'ai cru comprendre que, poète, je finirais seul, fou et pauvre.


Toujours faire fermenter cette haine des corps de métier, tous ces diplômes, toutes ces années qu'on a laissé atteindre le degré de putréfaction absolu.

jeudi 5 mai 2016

Inachevé 012: Georges

Ton épitaphe contient ton nom complet écrit en minuscule; celle des morts est d'une majuscule qui remet en cause ta volonté de quitter ce tas d'os et de chair qui se décompose.

Ai toujours voulu savoir l'atome qui te fait triste et vide.

Es un paria où le silence est à bannir, quelques sons d'ustensiles en aluminium qu'on entrechoque, toujours redire pour faire taire le triste souvenir d'un paysage bleu et inondé.

Tu satures le désert avec tes paroles creuses. Tout résonne de la roche à l'homme, le ruisseau t'applaudit. Il n'y a rien de glacial entre ces deux lèvres qui délimitent la savane.

Ai toujours voulu vivre dans une steppe pour relever le visage, redresser ma colonne vertébrale. Au loin, le ciel tombe sur des têtes. Tu retournes peu à peu à la brousse, l'oubli définitif, comme quelques miracles que nul n'aurait vu.

Tu rebrousses chemin vers la lisière qui n'est qu'une illusion d'optique. Ce Georges n'est pas le ruisseau pur qui longerait ton moi poreux et fragile.