jeudi 28 avril 2016

Inachevé 011: Projet pour le village

Si on pouvait recueillir la lumière dans des canaris, le village serait toujours illuminé.

Quand la lumière est là, il faut la recueillir, faire des réserves, remplir les calebasses, les seaux, les bouteilles et les bidons. La famille toute entière s'active. Maman porte les seaux de la chambre à lumière vers la source de lumière, puis de la source de lumière vers la chambre à lumière. Ce va-et-vient durera jusqu'au prochain délestage. Ce dont on est sûr, c'est qu'il n'est jamais loin: c'est l'amant du village.

Souvent, au village, on écrit des mots que l'on ne voit pas. On griffonne dans le noir quelques parcelles de soi. Mais tout cela va changer puisque @Grimardc* a découvert une façon plus économique d'emprisonner la lumière avec un miroir. C'est le résultat des études menées depuis plusieurs années par la poétesse-chercheuse.

Je parlerai de cette significative percée à @chemintournant  pour que le village s'arrime et crée son entrepôt de lumière.



*"Emprisonner la lumière des miroirs pour s'en éclairer quand viendra la nuit", @Grimardc 

mercredi 20 avril 2016

Inachevé 010

Pendant que mon thé infuse.

La route est longue et poussiéreuse.

Avec le temps tu perds ton contenu au profit de l’eau, ce tout-autour, ce dans quoi tu trempes.

Au village, on sait que les Hommes qui brillent ont trempé quelque part, se sont mouillés jusqu’au cou comme pour garder la tête haute. Le ciel leur tombera dessus dit-on lorsqu’il y a pénurie de kamo* et de koko*.


La tasse est lourde, pleine d’espoir et flexible. Elle se veut flexible, rencontre des contraires ou maintien du soi profond que le monde rejette.


*kamo: couscous à base de manioc consommé à l'Est du Cameroun
*koko: sauce locale qui accompagne généralement le kamo.